Une SPA est un produit licite ou illicite :

qui agit sur le cerveau

qui peut modifier le comportement, les émotions, les sensations, l’humeur, les perceptions, les capacités et la vigilance

qui peut engendrer une dépendance

Au travail, quand on parle de consommation de SPA,  on va évoquer essentiellement l’alcool, le cannabis, les médicaments psychotropes

Ce sont les 3 substances psychoactives les plus consommées en milieu professionnel (majoritairement l’alcool).

Pour aborder la thématique des SPA en milieu professionnel dans l’entreprise, on parlera de préférence de « risque lié à la consommation de SPA », plutôt que d’addiction, de conduites addictives ou de dépendance qui ne concernent qu’un petit nombre de salariés (eux-mêmes bénéficieront de toute façon aussi de la démarche).

Le RISQUE nous concerne tous : que l’on soit consommateur ou dans l’environnement professionnel du consommateur.

Le risque peut-être situationnel

On parle de risque « situationnel » : 

  • Au travail, c’est le cas en particulier pour certains postes de travail à risque, dits « PSS » (Poste de Sureté Sécurité), qui nécessitent une vigilance optimale : conduite d’un véhicule, poids lourds, transports en commun, caristes, conducteurs d’engins, ponts roulants, travail sur machine dangereuse…
  • Dans une situation particulière et que l’on consomme de l’alcool (ce peut être lors d’une grossesse, d’une maladie du foie, de la prise d’autres substances psycho-actives ou lors de la conduite).

Dans ces situations, une consommation, même faible, peut devenir un risque pour le salarié lui-même et/ou son entourage professionnel .

L’Organisation Mondiale de la Santé (OMS) donne des repères quantitatifs à partir desquels l’alcool devient un risque pour la santé, c’est à dire la santé physique, psychologique, professionnelle, sociale…

Les repères quantitatifs

Hommes et femmes :

Pas plus de

verres standards

par semaine

Pas plus de

verres standards

par jour

Au moins

jours sans alcool

par semaine

dans le cadre de situations à risques (conduite, grossesse, pathologies, etc.)

NB : ces repères sont actuellement revus à la baisse.

Équivalence des verres d’alcool (verres standards)

25 cl de bière à 5°

2,5 cl de pastis à 45°

12 cl de champagne à 12°

3 cl de whisky à 40°

12 cl de vin rouge à 10°

Il y a la même quantité d’alcool dans chacun de ces verres, c’est le verre standard = une unité d’alcool.

La dépendance, c’est lorsqu’il y a une perte de la maîtrise de la consommation avec un besoin impérieux et répétitif de continuer à consommer en dépit des conséquences existantes (physique, psychique, professionnelle…). On parle aussi d’addiction ou de conduite addictive.

Chez une personne, le développement de la dépendance va dépendre de 3 types de facteurs de risques :

  1. Personnels (antécédents familiaux, antécédents psychiatriques ou psychologiques, personnalité, événements de vie).
  2. Liés au produit consommé (le type de substance : certaines comme l’héroïne, la cocaïne et le tabac  sont plus addictogènes que d’autres ; le mode de consommation : âge de début, fréquence, quantité ; la notion de polyconsommations).
  3. Liés à l’environnement du sujet :
    • Education familiale, amis.
    • Des facteurs favorisants en lien avec le travail ont aussi été identifiés (pratiques culturelles d’entreprise, certains postes commerciaux ou en restauration, la précarité du poste, le stress et les RPS), certains facteurs physiques (port de charges lourdes,  travail en extérieur…).
  • Il s’agit d’une maladie dont l’évaluation et la prise en charge relève du domaine médical/sanitaire. Lors de la visite médicale, le médecin du travail évalue systématiquement les risques liés aux consommations de substances en fonction des éléments repérés ou portés à sa connaissance. Il aide le salarié à connaître son lien par rapport à cette consommation et le conseille.
  • C’est une situation pour laquelle la collaboration précoce médecin du travail-employeur est essentielle, surtout si elle est source d’inquiétudes et de dysfonctionnements dans l’entreprise. Cette collaboration peut se faire à l’aide d’outils et dans le respect du rôle de chacun (cf. malette employeur).
  • …Idéalement parallèlement à une démarche de prévention collective dans l’entreprise (cf. malette employeur).

Lorsqu’il y a consommation dans certaines situations :

  • poste de sureté sécurité
  • conduite
  • grossesse
  • âge précoce
  • vulnérabilité psychologique

En fonction du mode de consommation :

  • début jeune
  • fréquence et quantité
  • consommation solitaire

S’il y a une co-consommation :

  • alcool
  • médicaments

Lorsque la consommation est maintenue alors qu’il y a des conséquences de cette consommation sur les plans :

  • professionnel
  • cognitif
  • psychologique
  • psychiatrique
  • social ou judiciaire
  • physique

Lorsque l’on conduit ou que l’on travaille sur un Poste de Sureté Sécurité (PSS) : le consommateur de médicaments psychotropes doit vérifier les pictogrammes des boîtes (avec les conseils de son médecin prescripteur éventuellement) et respecter les consignes. Il est important qu’un salarié qui travaille sur PSS le signale à son médecin généraliste et qu’avec son médecin du travail il évoque le traitement prescrit.

Soyez prudent (ne pas conduire sans avoir lu la notice)

Soyez très prudent (ne pas conduire sans l’avis d’un professionnel de santé)

ATTENTION, danger !
Ne pas conduire (pour la reprise de la conduite, demandez l’avis d’un médecin)

Lorsqu’il y a un mauvais usage ou une dépendance au médicament prescrit :

  • Non respect des doses et des durées de prescription (automédication avec risque d’effets indésirables, de surdosage, de dépendance)
  • Arrêt sans avis médical
  • Co-consommation d’autres substances psychoactives

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