La Direction de l’animation de la recherche, des études et des statistiques (Dares) du ministère du Travail a publié, en octobre 2018, une étude sur l’exposition des ouvriers intérimaires aux risques professionnels. Contraintes physiques et rythmes de travail élevés arrivent en tête des expositions.
L’objectif de cette nouvelle étude de la Dares était de répondre à la question suivante : les intérimaires sont-ils plus ou moins exposés à certains risques professionnels que les autres salariés, et si oui auxquels ? S’appuyant sur l’enquête Surveillance médicale des expositions des salariés aux risques professionnels de 2010 (Sumer) et sur l’enquête Conditions de travail 2013, le document de la Dares apporte un éclairage intéressant, tout en se centrant sur les ouvriers qui représentent 80 % des intérimaires.
Il apparaît ainsi que les contraintes physiques concernent nombre d’ouvriers intérimaires. Par exemple, ils sont 22 % à manipuler des charges lourdes plus de 20 heures par semaine contre 12 % pour l’ensemble des ouvriers. Même constat pour le bruit : 20 % des intérimaires subissent un bruit d’au moins 85 dB plus de 20 heures par semaine contre 15 % pour l’ensemble des ouvriers. Toutefois, pour ces expositions, l’écart n’est pas statistiquement significatif une fois prises en compte les caractéristiques des salariés, dont le métier. Seules deux contraintes physiques semblent plus présentes pour les ouvriers intérimaires : le travail répétitif plus de 10 heures par semaine et les vibrations des membres supérieurs.
Concernant les agents cancérogènes, les intérimaires semblent moins exposés. Mais l’étude de la Dares avance deux explications à ce résultat. D’une part, la réglementation interdit l’exposition des travailleurs intérimaires à certains agents chimiques dangereux, comme l’amiante, le chlorure de vinyle, le cadmium… D’autre part, les médecins du travail reconnaissent qu’ils ont une moins bonne connaissance des expositions des travailleurs intérimaires aux cancérogènes que pour les autres salariés.
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