Intoxication au monoxyde de carbone

Le monoxyde de carbone : qu’est-ce que c’est ?

Le monoxyde de carbone (CO) est un gaz toxique, inodore, incolore, et inflammable. Il se forme lors de la combustion incomplète de matières organiques (gaz, charbon, fioul, bois, huile, pétrole, fuel ou carburants). A peine plus léger que l’air, il se mélange donc très vite avec celui-ci. Toute combustion incomplète, due à une insuffisance d’air ou d’oxygène, est source de monoxyde de carbone (CO). Dans l’atmosphère, il se transforme en dioxyde de carbone CO2 et contribue à l’effet de serre. Le monoxyde de carbone a un effet toxique à partir d’une concentration en volume inférieure à 0.1%, en exposition prolongée. NB : on estime que les intoxications au CO représentent plusieurs milliers d’accidents du travail par an en France dont quelques centaines sont mortels. Entre le 1er septembre 2013 et le 31 mars 2014, 1 028 épisodes d’intoxications domestiques au CO survenus par accident et impliquant 3 050 personnes, ont été signalés au système de surveillance de l’Institut de Veille Sanitaire (InVS).

Les risques :

Intoxication ponctuelle ou chronique :

  • Céphalées,
  • Vertiges,
  • Nausées,
  • Vomissements,
  • Palpitations,
  • Douleurs ou oppressions thoraciques.

Intoxication sévère :

  • Paralysie,
  • Coma,
  • Convulsions,
  • Décès.

Cas particulier : L’exposition de la femme enceinte avec intoxication possible du fœtus, en raison du passage facile du CO dans la barrière placentaire. Les conséquences varient en fonction de l’avancée de la grossesse et de l’importance de l’intoxication (avortement, mort du fœtus, encéphalopathie, …).

  • Les foyers sans tirage,
  • Les incendies (fumées),
  • Le percement d’un conduit de chaudière,
  • Le gaz d’échappement…

Exemple d’accident : Dégagement accidentel de CO par utilisation d’une scie à béton thermique (essence) par un artisan pour la réalisation d’une saignée dans le sol (passage tuyau d’évacuation de sanitaire) sans ventilation naturelle et sans système de ventilation forcée (extracteurs mobile avec base souple). Bilan : 4 jours d’hospitalisation et 15 jours d’arrêt

Les secteurs les plus concernés :

  • Le forage et le raffinage dans l’industrie pétrolière (sous forme de gaz s’échappant naturellement des puits ou lors des opérations de craquage),
  • Les fonderies de métaux ferreux (au niveau des fours de fusion),
  • Le soudage, les cimenteries, les papeteries,
  • Les secteurs où se produisent des émissions de moteurs à explosions (garages, parkings souterrains, tunnels…),
  • Les fermentations animales (porcheries, égouts, fosses à purin),
  • Les fermentations végétales (champignonnières, silos,…),
  • L’incinération des ordures,
  • Les secteurs qui font usage d’appareils thermiques tels que scies à béton, décolleuses à gaz de papiers peints, chariots automoteurs au gaz…
  • L’utilisation de groupes électrogènes dans des locaux exigus,
  • Les boulangeries, cuisines fonctionnant au gaz, etc.

Obligation réglementaire en milieu professionnel :

Se référer aux dispositions générales sur l’aération/assainissement des locaux de travail (article R.4221-1 et suivants) et sur la prévention du risque chimique (article R.4412-1 et suivants). Classement et étiquetage : Le monoxyde de carbone est classé dans la catégorie 1 des substances toxiques pour la reproduction (classification européenne). Il est donc soumis aux dispositions des articles R. 4412-59 à R. 4412-93 du code du travail, relatives aux risques d’exposition aux CMR applicables dans les établissements présentant de tels risques et à l’article D. 4152-10 du code du travail relatif aux dispositions particulières pour les femmes enceintes et allaitantes. Valeur limite à ne pas dépasser : VME (Valeur d’Exposition Moyenne) égale 55 mg/ m3. Tableaux de maladie professionnelle : n° 64 des maladies professionnelles (RG).

Moyens de prévention :

  • Prévoir une ventilation mécanique dans les locaux en plus de la ventilation naturelle, ou un captage à la source des gaz d’échappement pour éviter l’accumulation de gaz et la création d’un espace confiné.
  • Informer les salariés tant sur les circonstances d’exposition que sur les premiers symptômes d’intoxication, car ceux-ci ne sont pas spécifiques et peuvent ne pas être interprétés correctement.
  • Faire connaître aux travailleurs les circonstances de production de CO afin de prévenir les accidents. Des campagnes de sensibilisation peuvent être très utiles en particulier pour les travaux dans un espace confiné tels que local fermé ou parking.
  • Mettre en place des détecteurs : fixe ou portatif.

En cas d’alarme, l’exposition doit cesser et des mesures de prévention doivent être mises en place. A domicile :

  • Aérer son logement tous les jours même par temps froid,
  • Vérifier chaque année les installations, nettoyer les filtres, etc.
  • Ne jamais faire fonctionner un chauffage d’appoint en continu,
  • Ne pas se chauffer avec des appareils non destinés à cet usage (réchauds de camping, fours, braseros, barbecues, etc.).